Château-Gontier à l’accent italien pour la troisième étape

Au départ de cette troisième étape, le suspense était à son comble puisque quelques secondes départageaient les premiers coureurs. Après une première étape arrivée en sprint massif et la victoire le 3 avril dernier d’Ewen Costiou, les 18 équipes (99 coureurs encore en lice) conservaient toutes des chances de briller sur ce Pays de la Loire Tour. Croisé au départ, le coureur nantais Emmanuel Morin (Van Rysel – Roubaix) restait optimiste : « j’ai pris une sixième place lors de la première étape, j’ai un peu perdu temps hier mais c’est à la fin que l’on compte les points. J’ai eu plaisir à traverser ces départements que je connais bien. À l’arrivée, on croise des amis, des têtes connues, c’est toujours agréable un Tour dans sa région. »

Une fois de plus, le public n’a pas boudé son plaisir d’aller à la rencontre des coureurs dans la ville départ de la troisième étape, à Segré-en-Anjou Bleu. La ville partenaire s’était préparée avec attention pour accueillir l’événement cycliste. Geneviève Coquereau, maire de la commune, compte sur l’événement pour « valoriser notre identité de territoire, réunir les habitants autour de cet événement festif, et surtout mobiliser nos associations et nos bénévoles. » Les bénévoles justement, véritables forces vives régionales, ont assuré à l’occasion de ces trois premières étapes, une logistique sans faille dans des missions dédiées à l’information du public, la sécurité, la restauration… » À chaque départ et à chaque arrivée, tous ces bénévoles et signaleurs ont d’ailleurs été largement salués par le speaker Daniel Mangeas, comme les officiels de la course. Christelle Morançais, présidente de Région, n’hésite pas à parler de « pièces maîtresse dans l’organisation des événements, sans lesquels aucun événement de cette envergure ne serait possible. »

Au village départ à Segré-en-Anjou Bleu, le para-athlète Daniel Lelou était invité par la Région des Pays de la Loire pour venir échanger avec le public. L’archer choletais double médaillé par équipe – d’argent aux Jeux à New-York de 1984 et de bronze à Séoul en 1988 – voit dans cet événement « une occasion évidente de parler du sport, mais aussi du handicap dans le sport. Pour montrer que tout est possible, avec du courage et beaucoup d’envie. » Le handicap est une thématique chère à la Région des Pays de la Loire qui a tenu à associer les acteurs de l’inclusion sur les quatre étapes du Tour avec des actions de sensibilisation proposées sur les villages. L’association Courir avec était présente sur le village à Châteaubriant, cette association fait partager sa passion à de jeunes handicapés moteurs et les placent au cœur de compétitions sportives de haut niveau grâce à l’usage de joëlettes. L’Arche en Anjou – La Rebellerie qui gère un ESAT producteur de vin d’Anjou, était présent à Saumur. Et à Segré-en-Anjou Bleu, des clubs cyclos se sont associés avec Cap à deux, qui réunit des personnes avec et sans handicap.

Côté course, le profil de cette troisième étape pouvait plaire aux baroudeurs, et c’est ce qui s’est passé dès les premiers kilomètres où une première échappée profitait du relief un peu vallonné, du côté de Bouillé-Ménard (49), pour quitter le peloton. Cinq coureurs – Fredrik Dversnes (Uno-X Mobility), Romain Cardis (St Michel Mavic Auber93), Damien Girard (Nice Métropole Côte d’Azur), Hugo Aznar (Kern Pharma) et Léo Danès (CIC U Nantes Atlantique) – ont compté jusqu’à 3 minutes d’avance à la hauteur de Daon. Le quintette est même entré aux avant-postes dans Château-Gontier-sur-Mayenne, il a poursuivi son effort, en vain, car repris à une quinzaine de kilomètres de l’arrivée. Dans le sprint final, l’Italien Alberto Dainese (Tudor) s’est adjugé la victoire dans cette troisième étape. Dommage pour Danès, Cardis ou même Coquard. Consolation tout de même avec Ewen Costiou qui conserve le maillot jaune de leader, avant l’explication finale ce vendredi dans une étape 100 % sarthoise entre Marolles-les-Braults et Le Mans.